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Pendant le confinement, l’E2C garde sa porte numérique ouverte

La Voix du Nord – Par Valérie Sauvage | 07/04/2020

L’école de la deuxième chance (E2C) a dû fermer ses sites de Lille, Roubaix, Armentières et Saint-Omer mais elle continue de travailler à distance avec ses élèves. 
« Je devais passer le concours pour devenir agent administratif de police », explique Laura Antoine. « Je continue de le préparer sans savoir quand il aura lieu. J’essaie aussi de trouver une formation au cas où je ne l’aurais pas. Et puis je continue de travailler… » Du français, des mathématiques, un atelier sur Pompéï… Laura Antoine fait partie des 146 jeunes qui étaient suivis par l’École de la 2éme chance avant le confinement. Depuis, l’E2C tient la distance réglementaire tout en conservant le lien avec ses élèves. « C’est un soutien, avec tout ce qui se passe…», apprécie la jeune femme.


L’E2C, en mettant en place des cours en vidéo, en échangeant avec ses élèves sur les réseaux sociaux, par téléphone ou par messagerie instantanée, a réussi à garder le contact avec environ 90 % de son effectif. Et ce n’était pas une évidence face à des jeunes aux parcours scolaires – et parfois aussi de vie – abîmés, même s’ils trouvent là un nouvel espoir. « Nous ne les lâchons pas », insiste Mélyne Nieuwjaer, référente pédagogique. « Nous avançons ensemble. »600 jeunes suivis par an
Il a fallu faire vite pour mettre en place le télétravail et un programme hebdomadaire. Le lundi, remise à niveau en français et en mathématiques. Le mardi, projet professionnel. Le mercredi, culture générale… « Le vendredi est consacré au suivi individuel de chaque élève. Certains auraient dû être en stage. Ils ont besoin d’être rassurés. Et puis c’est une manière de lutter contre l’isolement. Certains sont seuls en foyer ou élèvent seuls leurs enfants… Les équipes sont très engagées dans cette démarche d’accompagnement. » Les contenus ont également été adaptés à la situation. « Nous aidons par exemple nos élèves à aller chercher des informations, à en vérifier la source… »
L’école de la deuxième chance, avec ses 40 salariés, assure le suivi de 600 jeunes suivis chaque année pour des parcours de 9 mois maximum. « À l’issue de leur accompagnement, ils sont 60 à 65 % à avoir décroché un CDD d’au moins trois mois, une formation, un contrat en alternance… », rappelle Laurent Vitoux, le président de l’E2C. « Nous avons fait le choix de poursuivre le télétravail en avril. C’est de notre responsabilité sociale, tant pour les salariés que pour les élèves. Il s’agit de continuer à accompagner ces jeunes pour qu’à la fin de la crise, ils puissent trouver un stage, une orientation, un emploi et puissent s’assurer une sortie positive. »